"Les otages ont été libérés lors d'une opération de l'armée au cours de laquelle il a été possible d'infiltrer le premier cercle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), celui qui a surveillé pendant les dernières années un important groupe d'otages", a expliqué M. Santos.
Comme les otages séquestrés étaient divisés en trois groupes, l'armée, invoquant grâce à ses agents infiltrés parmi les geôliers guérilleros un faux ordre d'Alfonso Cano, le nouveau chef des Farc, a obtenu que les otages soient regroupés "soi-disant toujours sur ordre de Cano" par leurs gardiens dans un lieu du sud du pays, selon le ministre.
"Puis un hélicoptère qui, en réalité, appartenait à l'armée nationale et avait à son bord des membres des services secrets, a libéré les otages dans le lieu de regroupement", a précisé M. Santos.
"César", le chef des geôliers rebelles, et ses guérilleros ont été immédiatement "neutralisés et les otages sont actuellement libres", a poursuivi M. Santos.
Libération d'Ingrid Betancourt
©AFP/InfographieUn fonctionnaire de l'aéroport de San José du Guaviare, chef-lieu de la province, a indiqué à l'AFP au téléphone qu'il avait vu les otages descendre d'un hélicoptère et monter à bord d'un appareil de l'armée de l'air colombienne, qui devait partir pour Tolemaida, une base militaire du centre de la Colombie.
Peu après l'annonce de Bogota, la présidence française a confirmé la libération de l'otage franco-colombienne. "Oui, Ingrid Betancourt a été libérée", a déclaré un haut responsable à l'Elysée.
Le président français Nicolas Sarkozy "vient de s'entretenir longuement" avec son homologue colombien Alvaro Uribe, a indiqué un responsable de la présidence française.
Parmi les premières réactions des familles, Lorenzo Delloye, le fils d'Ingrid Betancourt s'est exclamé en apprenant à Paris la nouvelle: "C'est une immense joie, une joie indescriptible. je n'arrive pas à y croire".
"J'attends d'avoir ma mère au téléphone. Je n'arrive pas y croire", a-t-il poursuivi, affirmant attendre d'être "certain que c'est vrai".
Ingrid Betancourt, 46 ans, ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, était retenue par la guérilla marxiste depuis plus de six ans.
Depuis Washington, le président George W. Bush a appelé son homologue colombien pour le féliciter et le remercier après la libération des 15 otages, dont les trois Américains, a annoncé la Maison Blanche.
Les trois otages américains, des sous-traitants recrutés par la département de la Défense, se trouvaient en mission de lutte contre la drogue à bord d'un avion du Commandement sud des Etats-Unis, qui a dû se poser à la suite d'une défaillance mécanique dans une zone contrôlée par les Farc, le 13 février 2003, où ils ont été capturés par les rebelles.
A Madrid, le gouvernement a exprimé son "énorme satisfaction" à la suite de l'annonce de ces libérations.
A Rome, le porte-parole du Vatican s'est félicité de la remise en liberté de l'otage franco-colombienne, évoquant "une bonne nouvelle" et "un signe positif pour la liberté de tous les otages" ainsi que pour "la réconciliation" en Colombie.