Pas sûr mais je crois que c'est un peu ça : l'éternelle Jeannie Longo de nouveau championne de FranceSEMUR-EN-AUXOIS (AFP) — Jeannie Longo, 49 ans, a endossé pour la 53e fois un maillot de championne de France de cyclisme, jeudi à Semur-en-Auxois, en remportant haut la main le contre-la-montre et en signant un succès qui la propulse vers Pékin et ses septièmes jeux Olympiques.
Sur un parcours de seulement 22 km, Longo a mis plus d'une minute entre elle et sa dauphine, Maryline Salvetat, et près de deux minutes avec la 3e, Edwige Pitel. De quoi justifier sa sélection olympique, en attendant la course en ligne, samedi, où Longo et ses deux rivales sont également attendues.
Son succès ne lui attribue pas automatiquement un billet pour les Jeux mais il semble désormais presque impossible que Longo en soit privée, elle qui a participé à tous les JO depuis que le cyclisme féminin est olympique (1984).
"Il n'y a pas d'émotion particulière sur le fait de gagner un 53e titre de championne de France (son 27e sur route et son 8e dans le chrono, spécialité disputée depuis 1995, ndlr), a indiqué Longo. Par contre, l'émotion c'est plutôt d'avoir décroché la sélection olympique. Nous n'avons pas de garanties mais je crois que j'ai mon ticket. J'ai cru voir l'entraîneur national dans les parages mais, je ne lui ai pas encore parlé..."
Mais si l'émotion est au rendez-vous, c'est aussi que la légende vivante du vélo a bien cru ne pas pouvoir défendre pleinement ses chances et voir tout son travail hivernal ne pas produire ses fruits. Victime d'une "mauvaise chute" il y a trois semaines au Canada, Longo s'est fait mal à la hanche.
"Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant investie en hiver et là je croyais bien que tout était fichu! Mais les sensations sont revenues petit à petit. Cela dit, je ne suis toujours pas à 100%, j'ai encore mal."
La Grenobloise, championne de France pour la première fois en 1979, à l'âge de 20 ans, apprécie le parcours du contre-la-montre olympique, épreuve dont elle avait pris les médailles d'argent en 1996 et de bronze en 2000.
"Le circuit du contre-la-montre est très sélectif, ça me plaît bien. Je pense avoir plus de chances que si ce n'était pas sélectif."
Mais Longo se refuse pour autant à parler de médailles. "Cela va quand même être difficile pour un podium, je serais déjà contente si je finissais dans les cinq premières, même si ça se joue souvent dans un mouchoir de poche."
"Les Jeux, on (avec son entraîneur et mari Patrice Ciprelli, ndlr) va faire ça avec méthode et sérieux. On maîtrise l'évènement. Ce qu'on ne maîtrise pas, c'est la Chine, le long voyage. On me dit qu'il ne faut pas exagérer avec la pollution, que c'est une brume d'humidité, je ne demande qu'à croire..."
Revenue tout en haut en vue de l'échéance olympique, celle qui aurait accumulé plus de 1000 victoires, selon des calculs de son mari, mesure le chemin parcouru pour arriver à Pékin: "Il y a deux ans, les Jeux c'était loin pour moi". Mais pour Longo, tous les chemins mènent aux Jeux.