Le BLUFFOn se rend compte qu'il est très difficile de bluffer en PLO. Souvent le joueur débutant ira au bout du monde avec sa double paire ou son brelan floppés, qui restent des mains faibles en PLO mais qui battent néanmoins des tirages qui ne rentrent pas.
Le bluff ne sera possible qu'avec l'image que vous allez donner à la table.
Communément on trouve des joueurs qui vont systématiquement min-raise à chaque fois qu'ils vont entrer dans un coup; d'autres, les plus nombreux vont
uniquement limper pour entrer dans un coup. Les 2 approches sont intéressantes mais présentent des dangers :
- un joueur LAG qui va systématiquement raise préflop s'expose à une variance de stack énorme. Il devra le faire en position pour ne pas se retrouver avec un pot sans controle et une main moyenne. L'avantage du min-raise systématique c'est que ça agace les TAG
Le PLO étant un jeu où tout se joue principalement au flop, le joueur TAG va envoyer du lourd flop et éventuellement Turn. vous coupant ainsi toute velléité d'aller chercher votre tirage à la river.
- un joueur TAG devra conserver cette conduite une bonne partie du tournoi car le moindre raise de sa part et on aura la lecture qu'il a une premium avec AA ou KK. Pour ce défaire de cette image TAG à une table, il conviendra de faire de temps en temps un raise avec des connecteurs par exemple, et de montrer ses cartes si pas de showdown river. Cette stratégie portera moins préjudice à votre stack, et vous permettra d'avoir un control sur le pot et une latitude de fold en cas de relance après vous. Pour survivre en tournoi j'ai personnellement choisi cette conduite et l'erreur à ne pas commettre c'est d'entrer par énervement dans le jeu d'un LAG, mais d'attendre patiemment l'accident qui arrive inéluctablement. Dans le livre de Sam Fahra (dont je parlerai par ailleurs) il préconise une attitude plus LAG en PLO (son image y joue pour beaucoup). En CG et SnG ok mais en MTT je ne suis pas convaincu.
Le bluff est possible préflop si personne n'a parlé avant vous et que vous etes de BB. Un flop avec des cartes hautes vous permettra de conserver un avantage en CBet. L'idéal est d'avoir une premium dans cette situation et si la BB vous relance ne pas hésiter à engager votre tapis. En début de tournoi c'est ce qui peut arriver de mieux pour doubler et monter un stack d'attaque. Et là forcément d'être un peu plus aggressif.
Un bluff possible est sur la flush que vous n'avez pas mais où votre hand comporte l'As de la dite flush. Un call au flop et à la turn et une bonne relance River devraient avoir raison de la certitude de vilain d'avoir les nuts.
Règle importante au début : il est rare qu'un joueur de PLO bluff à la river. Donc sans les nuts il faut envisager un fold. Il faut mieux rester en vie que de sortir en sachant qu'on est battu assurément. Je me suis souvent vu me dire sur la river suite à un check raise de mon adversaire "non, il me bluff, il ne peut pas avoir mon nuts+1 ? " et de suivre comme un imbécile pour voir que dans 90% des cas il l'a !
Beaucoup de joueurs bluffent sur un flop monocolor, car souvent le premier qui attaque rafle le pot si petite couleur ou pas de couleurs chez les adversaires.
Le PLO est donc un jeu où tout se décide au flop et si on n'a rien de consistant, se positionner en attitude de bluff n'est pour moi pas un bon calcul. Mais on peut en débattre, c'est juste un avis personnel.