Affaire Unibet

La Française des Jeux se présente comme victime et souhaite la concurrence

Alors que c'est aujourd'hui que la France doit présenter à la Commission Européenne sa proposition d'ouverture du marché des paris sportifs en ligne, la Française des Jeux (FDJ) a détaillé, jeudi 25 octobre, ses griefs contre Unibet, dont le P-DG Petter Nylander a été récemment arrêté à Amsterdam (voir article de Challenges.fr).

La FDJ explique n'avoir pris aucune initiative quant à cette procédure depuis 2004, mais rappelle que, "dès lors qu'elle a été engagée, l'action publique menée contre Unibet ne dépend plus des plaignants".

La Française des Jeux affirme également avoir prôné à plusieurs reprises "la nécessité d'un débat européen pour trouver une solution à la question des paris sportifs sur internet". En effet, selon elle, cette question "n'est pas un problème de monopole mais bien plutôt un dysfonctionnement lié à une concurrence de fait déloyale et non contrôlée. […] Le fait que des opérateurs profitent de fiscalités dérisoires en Europe ou dans des paradis fiscaux et de règles du jeu peu contraignantes, alors que le jeu est une activité unanimement reconnue comme sensible, est préjudiciable à tous: opérateurs légaux, pouvoirs publics, société civile et, bien sûr, les parieurs eux-mêmes". La FDJ défend donc "une égalité de fiscalité et de contrôle entre les opérateurs amenés à s'adresser aux parieurs sportifs français".

Bref, on assiste là à une subtile manipulation de l'information :
alors que la FDJ a attaqué Unibet et Bwin en lancement des
procédures judiciaires contre ces sociétés, voilà qu'elle se présente aujourd'hui en victime de la loi française ! Sa communication vise à faire croire qu'elle serait favorable à la concurrence alors qu'elle a tout fait pour empêcher l'arrivée de concurrents étrangers. Un peu plus, la FDJ accuserait presque l'Etat français, son actionnaire et son autorité de tutelle, d'empêcher une concurrence (loyale) sur le marché français !

Il est vrai que la situation devient critique pour la FDJ. Consciente qu'elle ne représente qu'une infime part du marché français des paris en ligne (moins de 1% selon elle), la FDJ prend la mesure de son retard et du travail à accomplir pour ne pas être exclue de ce secteur. Selon nos informations, la FDJ aurait même lancer une compétition auprès d'agences de communication pour modifier son image sur Internet.

Ce changement de discours de la FDJ est néanmoins de bonne guerre de la part d'un opérateur qui doit maintenant s'adapter à la nouvelle donne de l'ouverture du marché. On ne peut que se réjouir de voir la FDJ enfin s'investir dans le marché des jeux d'argent en ligne. Gageons que la FDJ saura, comme nos anciens monopoles Air France ou France Telecom,
tirer profit de l'ouverture et devenir un champion mondial dans son secteur. Elle en a tous les atouts : n'oublions pas que la Française des Jeux est le troisième plus grand opérateur de loterie mondial !

Concernant la situation du CEO d'Unibet, nous avons appris par un communiqué d'Unibet vendredi après midi, que Petter Nylander devrait être extradé finalement mercredi 31 Octobre
(et non aujourd'hui comme nous l'avions écrit précédemment)
vers la France.
Le Directeur financier d’Unibet, Ragnar Hellenius, qui assure l’intérim a déclaré: ”Il s’agit d’un processus légal très complexe et nous allons bien sur suivre les instructions des autorités. Nous sommes confiants dans le fait qu’une fois Petter sur le territoire français mercredi, le juge lui rendra sa liberté. Pour nous, la remise en liberté de Petter est ce qui importe le plus et nous coopérons avec les autorités pour faciliter ce processus”.


source; Journal de l'industrie des jeux d'argent en ligne